Un frisson glaçant : l’appartement supposé vide résonnait de murmures inattendus

Ce soir-là, Camille rentra plus tôt que prévu, s'attendant à retrouver le silence habituel. Pourtant, en poussant la porte, une onde de malaise l'envahit – des sons inexplicables brisaient la quiétude des lieux.
Une mélodie entraînante jaillissait du living, *démesurément forte et étrangement déplacée*.
Une atmosphère troublante pour une arrivée inopinée
Sans même ôter son blouson, Camille progressa en silence. Et soudain, elle l’aperçut. **Lucas**, vautré dans le canapé, hilare **comme si la situation était parfaitement banale**.
Stupéfaite, elle l’interpella :
— **Lucas** ? Tu es là ?
— Déjà de retour ? Allez, viens t’amuser ! rétorqua-t-il en l’attirant vers lui.
Déconcertée, elle se laissa guider. Quelques instants de flottement plus tard, la musique cessa.
— On dîne quoi ? demanda-t-il avec une désinvolture déroutante.
— Des coquillettes… Je n’ai pas préparé de plat élaboré.
— Nickel.
Elle tenta de percer le mystère.
— Pourquoi es-tu rentré si tôt ?
— Arrêt maladie. Rien de sérieux, juste un besoin de pause. Le toubib m’a prescrit un long repos.
Une métamorphose insidieuse et dérangeante
Les jours filèrent. **Lucas** disparaissait toute la journée, revenait à des heures indues, réclamait un service permanent. Aucune aide ménagère, pas même le moindre effort.
Puis vint cette soirée :
— Il me faut du liquide, Camille.
— De l’argent ? Mais nos finances sont indépendantes…
— Tu refuses d’aider ton compagnon ? **Dix mille euros, juste pour me dépanner**.
À contrecoeur, elle puisa dans ses réserves. L’angoisse du **crédit immobilier** la taraudait déjà. Mais elle redoutait plus encore les tensions.
Seulement, **Lucas** en exigea davantage. Plus de luxe, plus d’argent, plus de dévotion. Sans jamais un geste de gratitude.
La révélation qui changea tout
Un soir, alors qu’elle s’apprêtait à évoquer leurs **finances exsangues**, Camille se figea. Une conversation téléphonique filtrait du salon :
— **Manon**, ne stress pas. Je t’envoie les fonds. Tu es ma priorité absolue.
**Manon ? Ce nom ne lui évoquait rien.**
Elle fit irruption.
— C’est qui, **Manon** ?
— Une nana. On se voit ce soir.
— Tu me trompes ?
— On n’a pas échangé de vœux. Je fais ce que je veux. Et franchement, tu devrais être flattée : avoir un mec à la maison, c’est pas donné à toutes.
Ce fut l’étincelle.
— Prépare tes affaires. Tu sors immédiatement.
— Sérieux ? Tu tiendras pas 48h sans moi. T’es à bout, fauchée, et sans moi… t’es qu’une loque.
— **Peu importe ce que l’avenir me réserve, ce sera toujours préférable à toi.**
Renaître de ses cendres
Trente minutes plus tard, sac à dos en bandoulière, **Lucas** tenta un ultime baroud :
— Je reste ?
Camille claqua la porte. Sans un regard. Puis composa le numéro d’**un serrurier express**.
Les premiers matins furent âpres. Elle sursautait au moindre craquement. Se nourrissait de basics. Calculait chaque dépense. Mais elle persista. Le salaire arriva, les dettes s’éteignirent.
Et surtout, elle découvrit… la sérénité.
**Certaines épreuves nous révèlent à nous-mêmes.** Camille n’oublia ni la blessure, ni l’enseignement.
Mais elle se fit un pacte : **plus jamais elle ne permettrait à quiconque d’éroder sa confiance en elle.**