À partir de février 2026, votre pharmacie pourrait vous coûter plus cher : la fin du remboursement intégral pour ces médicaments courants

Publié le 6 octobre 2025

Imaginez devoir assumer le coût complet de traitements que vous obteniez jusqu'ici sans avancer de frais. Une réforme prévue pour 2026 modifie profondément la prise en charge de plusieurs médicaments du quotidien, y compris pour les patients souffrant de pathologies chroniques. Découvrez comment cette décision pourrait impacter directement votre budget santé.

Des économies qui interrogent sur l’accès aux soins

Pour saisir les raisons de ce changement, il faut regarder du côté des objectifs financiers : l’Assurance Maladie vise à réaliser 5,5 milliards d’euros d’économies d’ici 2026. L’une des mesures phares pour y parvenir consiste à revoir la prise en charge de certains médicaments, considérés comme offrant un « service médical rendu faible ».

Cette notion peut paraître technique, mais ses conséquences sont très concrètes. Elle signifie que des traitements utilisés par des millions de personnes, estimés peu efficaces par les experts, ne bénéficieront plus d’une prise en charge intégrale… et ce, même pour les patients les plus vulnérables.

La liste des traitements impactés

Parmi les produits les plus courants touchés par cette réforme, on retrouve notamment :

  • Gaviscon, utilisé contre les remontées acides
  • Spasfon, destiné à soulager les spasmes digestifs
  • Dexeryl, une crème pour les problèmes de sécheresse cutanée
  • Bétadine, employée comme antiseptique pour la peau

Jusqu’à présent, ces médicaments étaient intégralement remboursés pour les personnes en ALD (comme le diabète ou le cancer). Dès 2026, leur taux de remboursement sera aligné sur celui du reste de la population, soit seulement 15 %.

La prescription médicale ne garantit plus la gratuité

Ce qui marque une rupture significative, c’est que même munis d’une ordonnance, les patients devront largely assumer le coût de ces traitements. Un autre détail important : la plupart des complémentaires santé ne prennent pas en charge ces produits, sauf si une option spécifique a été souscrite.

Le constat est simple : des médicaments que vous aviez l’habitude de recevoir sans débourser un centime deviendront potentiellement une charge régulière pour votre porte-monnaie.

Les motivations derrière cette réforme

Un rapport de l’Igas (Inspection générale des affaires sociales) et de l’Inspection générale des finances a servi de catalyseur à cette décision. Leurs estimations indiquent que le déremboursement de ces médicaments permettrait à lui seul d’épargner près de 90 millions d’euros à l’Assurance Maladie.

Le secteur des cures thermales est également concerné, avec un taux de remboursement pour les patients en ALD qui passerait de 100 % à 65 %.

L’ambition affichée par les pouvoirs publics ? Mieux cibler les dépenses de santé vers les traitements dont l’efficacité est avérée, et inciter les médecins à une prescription plus alignée sur les besoins réels des patients.

Que recouvre exactement la notion de « service médical faible » ?

Le service médical rendu (SMR) est un critère d’évaluation utilisé par la Haute Autorité de santé pour déterminer l’utilité d’un médicament. Un classement en « faible » indique que les preuves de son efficacité sont limitées, ou bien qu’il existe d’autres solutions thérapeutiques plus avantageuses.

Cependant, cela ne signifie pas pour autant que ces traitements sont dépourvus de tout intérêt. Pour un grand nombre de personnes, ils contribuent significativement à leur confort et à leur bien-être au jour le jour.

Les conséquences pratiques à partir du 1er février 2026

  • Pour les patients en ALD :

Les médicaments concernés ne seront plus intégralement remboursés. Une part variable, pouvant aller jusqu’à la totalité du prix, restera à votre charge, selon les garanties de votre mutuelle.

  • Pour les patients non-ALD :

La situation reste identique : un remboursement à 15 % sur présentation d’une ordonnance, ou aucune prise en charge pour un achat sans prescription.

Bien que cette mesure attende encore son décret d’application, son adoption pourrait intervenir prochainement. Il est donc judicieux de vérifier les clauses de votre complémentaire santé, et d’aborder avec votre médecin la possibilité de substituer ces traitements par d’autres mieux remboursés.

Car, ne l’oublions pas, une modification même minime du reste à charge peut sensiblement peser sur vos finances personnelles.