Les liens entre la gestation et les troubles du spectre autistique

Publié le 2 juin 2025
MAJ le 7 juillet 2025

Explorez les mystères de la période prénatale et son influence sur les troubles autistiques, à travers de récentes études révélatrices. Plongez dans une exploration scientifique captivante.

Exploration du microbiote maternel par la recherche scientifique

Au fil des années, l’attention s’est tournée vers notre flore intestinale, un univers microscopique riche en micro-organismes, révélant son rôle crucial bien au-delà de la digestion. Ses impacts sur notre système immunitaire, notre bien-être émotionnel, et même sur le développement cérébral des fœtus sont désormais mieux compris.

Une étude récente publiée dans le Journal of Immunology apporte un éclairage nouveau. Des chercheurs de l’université de Virginie ont mis en lumière un lien surprenant entre la diversité bactérienne intestinale des femmes enceintes et les risques de troubles neurodéveloppementaux chez leurs enfants.

Le Dr John Lukens, en tant que principal investigateur de cette étude, souligne que notre flore intestinale influence le développement cérébral des fœtus en modulant divers processus, notamment en régulant la réponse immunitaire du fœtus face aux agressions externes.

IL-17a : une molécule intrigante pour la communauté scientifique

L’équipe de recherche s’est penchée sur l’interleukine-17a (IL-17a), une molécule déjà associée aux maladies inflammatoires chroniques. Leur hypothèse suggère que cette molécule pourrait interférer avec le développement du système nerveux central pendant la grossesse.

Des expérimentations menées sur des rongeurs ont confirmé cette théorie : les descendants de mères présentant un microbiote favorisant la production d’IL-17a ont manifesté des comportements similaires aux troubles du spectre autistique, tels que l’isolement social et les mouvements stéréotypés.

La preuve par la transplantation fécale

Une approche inédite a été adoptée pour approfondir l’étude : le transfert de microbiote intestinal entre les souris. Les résultats ont été concluants – les souriceaux issus de mères « receveuses » ont reproduit les mêmes caractéristiques comportementales.

Cependant, lorsque l’IL-17a a été neutralisée pendant la gestation, les nouveau-nés ne présentaient plus ces traits comportementaux, indépendamment de leur microbiote d’origine. Cette constatation confirme le rôle crucial de cette molécule dans ce processus complexe.

Des découvertes à interpréter avec prudence

Il est essentiel de ne pas tirer de conclusions hâtives, car ces observations sont basées sur des modèles animaux. Une transposition à l’être humain nécessitera des investigations approfondies sur plusieurs années. Malgré tout, cette avancée ouvre des perspectives captivantes pour mieux appréhender les origines multiples de l’autisme.

Comme l’explique le Dr Lukens, l’IL-17a ne constitue probablement qu’un élément parmi d’autres dans cette équation complexe. Les futures études devront identifier précisément les souches bactériennes impliquées et confirmer si ce phénomène se reproduit chez l’humain.

Conseils essentiels pour les futures mamans

Si cette recherche nous enseigne quelque chose, c’est l’importance vitale de prendre soin de notre microbiote avant même la conception d’un enfant. Au programme : une alimentation variée et riche en prébiotiques (fruits, légumes, céréales complètes), des probiotiques naturels (comme la choucroute ou le kombucha), et une gestion efficace du stress.

En réalité, prendre soin de soi revient à protéger déjà le futur enfant à naître.