Stratégie ingénieuse d’une habitante de la capitale pour optimiser la transmission de son héritage immobilier

Publié le 5 mai 2025
MAJ le 8 juillet 2025

Découvrez comment une citadine parisienne a trouvé une astuce astucieuse pour léguer sa propriété sans léser ses bénéficiaires.

Un défi fréquent pour les bénéficiaires : les droits de succession impactant la transmission

En matière d’héritage, la France est souvent associée à des charges fiscales conséquentes. Les prélèvements sur les successions peuvent entraîner des difficultés financières inattendues pour les familles. Chaque transmission pose la question épineuse de la manière de transmettre un patrimoine sans que l’État ne prélève une part excessive. Même en bénéficiant de l’abattement de 100 000 € entre parents et enfants, la valeur des biens immobiliers, notamment dans les zones tendues comme Paris, peut rapidement dépasser les seuils d’imposition.

Louise, âgée de 90 ans et propriétaire d’un appartement spacieux dans le 15e arrondissement de Paris évalué à 1,4 million d’euros, se trouvait dans cette situation délicate. Veuve et mère d’un seul enfant, elle redoutait de léguer à sa fille une lourde charge fiscale.

Une approche astucieuse : le testament avec option de cantonnement

Plutôt que d’opter pour une transmission directe à sa fille unique, Louise a fait un choix stratégique en rédigeant un testament désignant Marie comme bénéficiaire universelle.

Cette décision en apparence anodine a des conséquences significatives. En tant que bénéficiaire universelle, Marie a la possibilité peu connue de se cantonner. Elle peut ainsi choisir de n’accepter qu’une partie de l’héritage et laisser le reste à d’autres bénéficiaires, en l’occurrence ses propres enfants.

Un processus de transmission en deux étapes

Marie a opté judicieusement pour recevoir uniquement l’usufruit du logement, lui donnant le droit de l’utiliser ou d’en percevoir les revenus locatifs, tandis que la nue-propriété a été transmise directement à ses deux enfants. Concrètement, cela se traduit par :

  • Marie conserve la jouissance du bien immobilier.
  • Ses enfants, Jade et Antoine, deviennent propriétaires légaux et hériteront de la pleine propriété à son décès, sans être soumis à une nouvelle imposition.

Le résultat ? Le patrimoine est divisé, la charge fiscale est répartie entre trois héritiers, et l’impôt est considérablement réduit.

Des économies fiscales impressionnantes : 508 818 € préservés

Sans cette stratégie juridique, Marie aurait hérité de la totalité du bien, entraînant une base imposable de 1,3 million d’euros après abattement. Avec un barème progressif atteignant jusqu’à 40 %, la facture aurait dépassé les 762 000 €.

Grâce à ce dispositif :

  • Marie ne paie des droits que sur la valeur de l’usufruit (estimée à 560 000 € compte tenu de son âge), soit 90 194 €.
  • Ses enfants s’acquittent chacun de 81 833 € pour leur part de nue-propriété (840 000 € partagés en deux).

Le total des droits payés s’élève à 253 861 €, représentant une économie de 508 818 € ! De plus, Jade et Antoine deviendront pleinement propriétaires à la disparition de leur mère sans être soumis à une imposition supplémentaire.

Une méthode légale mais méconnue

Bien que parfaitement légale, cette stratégie reste peu connue du grand public. Selon Me Antoine de Ravel d’Esclapon, notaire, cette optimisation successorale requiert une expertise pointue en droit fiscal et en règles de transmission.

Cette approche n’est pas réservée aux grandes fortunes ! Que vous possédiez un petit bien immobilier, des placements financiers ou une entreprise familiale, cette démarche est accessible à condition de bénéficier d’un conseil avisé.

Conclusion : anticiper sa succession pour éviter les surprises fiscales

Grâce à cette démarche, Louise a préservé le contrôle de son patrimoine jusqu’au bout tout en évitant à ses descendants une imposition excessive. Il s’agit d’une véritable ingénierie successorale où chaque aspect juridique a été minutieusement étudié.

Dans le domaine de la transmission, il vaut mieux prévenir que guérir. Un notaire compétent peut permettre des économies considérables. Parfois, une simple clause testamentaire bien rédigée peut transformer radicalement la situation fiscale.