L’infidélité décryptée : ce besoin caché qui pousse à chercher ailleurs

Et si tromper son partenaire n’était pas qu’une question de désamour ? Derrière les apparences, un besoin profond se cache souvent : celui de se réinventer. Plongée dans les mécanismes méconnus de l’éloignement amoureux.
« `html
Quand l’ennui s’installe sournoisement
Après des années à accompagner des couples, la célèbre thérapeute Esther Perel révèle une vérité déconcertante : la distance affective naît rarement d’une absence d’attachement. Le véritable coupable ? L’engourdissement des routines – cette « torpeur à deux » qui étouffe progressivement l’énergie du couple. Pas de conflits éclatants, juste un lent glissement vers l’indifférence.
Pour elle, nombre d’infidélités ne répondent pas à un manque d’amour, mais à une quête : retrouver le frisson de se sentir exister. Ce n’est pas l’autre qu’on rejette, mais l’impression d’avoir perdu sa propre vitalité.
Comment le quotidien tue la passion
Entre les responsabilités familiales, les emplois du temps surchargés et les repas avalés à la hâte, la relation se mue insidieusement en partenariat fonctionnel. La magie des débuts cède la place à une proximité mécanique, où l’on oublie de s’émerveiller devant celui ou celle qui partage notre vie.
Perel compare cette dérive à un « sommeil émotionnel » : on croit tout connaître de l’autre, alors qu’on ne le regarde plus vraiment. C’est cette absence de nouveauté, bien plus que l’absence d’affection, qui corrode les liens.
Réinventer la connexion : mode d’emploi
La solution selon Perel ? L’art de l’étonnement mutuel. Il s’agit de recréer de l’inattendu : partager une rêverie passagère, tester une activité décalée, ou simplement poser des questions inhabituelles. Ces micro-aventures raniment la flamme en rappelant que l’autre reste un territoire à explorer.
Elle insiste sur l’importance des petits gestes décalés – un SMS poétique, un détour imprévu après le travail – qui brisent la monotonie et réactivent la complicité.
Aimer sans posséder : le secret durable
Un autre pilier de sa méthode : accepter que son partenaire ne soit pas le miroir de nos attentes. Chacun garde ses zones d’ombre, ses passions secrètes, ses élans changeants. La vraie intimité naît quand on cesse de vouloir modeler l’autre pour célébrer sa singularité.
Au lieu d’exiger des changements, Perel suggère d’initier des gestes gratuits – une attention inopinée, un silence complice. Ces actes spontanés tissent une sécurité affective propice au renouveau.
Et si tout commençait par soi ?
Le message ultime de Perel est lumineux : quand on cherche ailleurs, c’est souvent une part de soi-même qu’on tente de retrouver. Raviver son couple passe d’abord par réveiller sa propre joie de vivre – curiosité, projets personnels, épanouissement indépendant.
Les relations heureuses ne sont pas celles sans vagues, mais celles où l’on cultive ensemble l’audace de s’étonner encore. Un regard neuf, une écoute active, et cette conviction que l’aventure à deux mérite d’être réinventée… jour après jour.
« `